Attiré par tout ce qui touche à la création, par le travail manuel et par le croisement de plusieurs disciplines, Baptiste Guillemin à été appelé par la lutherie pour en faire sa vocation professionnelle. Originaire de Clermont-Ferrand en France, il s’installe au Québec en 2006 pour étudier à l’École Nationale de Lutherie de Québec auprès des professeurs Laurent St Jacques, Sébastien Doré, Serge Michaud et Michel Pellerin. Pendant trois ans, il y perfectionne la facture d’instruments à cordes pincées et, à l’issu de sa formation, obtient un prix d’excellence pour l’assiduité et la qualité de son travail.
Désireux d’approfondir sa connaissance de la guitare, Baptiste Guillemin décide d’explorer l’instrument dans sa dimension sonore et musicale au Conservatoire de Musique de Québec, dans la classe de Rémi Boucher. Il y complète un diplôme de deuxième cycle en interprétation en 2011. Après avoir partagé son temps entre l’atelier et le lutrin, il se consacre désormais aux services des musiciens par la fabrication, la réparation et la restauration d’instruments.
» Ouvrir la porte de mon atelier, c’est un peu comme arriver sur le pas d’un sanctuaire : c’est dans la chaleur des lampes le parfum du benjoin ou d’oliban et au rythme de la musique que je me retrouve pour communier avec la matière.
Dans cet espace intime, l’instrument m’invite à faire preuve de transparence et comme un témoin muet me montre le chemin à suivre pour incarner la forme de son mystère dans l’équilibre subtile de ses trois dimensions .
C’est par l’attention particulière des détails de la rosace et l’arabesque qui couronne les têtes que j’aspire, un peu à la manière des bâtisseurs d’autrefois à créer un lien entre le concret et le sacré pour donner vie aux symboles et une inspiration unique à mes instruments. J’aime partir de la forme traditionnelle et historique propre à chaque famille d’instrument pour laisser place à l’écoute silencieuse de la matière et suivre avec émerveillement les intentions prenant forme à travers mains.
Ce qui me fascine dans la lutherie outre la méditation qu’elle propose et le travail intérieur qu’elle nous invite à faire c’est la recherche au delà de la forme de ce qui nous touche où nous inspire. Le travail est accompli lorsque l’instrument incarne ce reflet intime de l’intention et du savoir-faire pour transmettre au musicien un peu de son histoire. »